Lettre ouverte à ceux qui ont encore une conscience !

Dans le tumulte médiatique de la rentrée où beaucoup proclament leur attachement viscéral aux nouvelles
technologies et à la préservation des acquis sociaux, CARMAT (1), entreprise française, porteuse d’espoir pour les
patients atteints d’insuffisance cardiaque, est entrée en cessation de paiement et son pronostic vital est engagé.
Une start-up 100% française qui dispose d’une avance technologique de 20 ans d’efforts sur tous ses concurrents
étrangers, qui a déjà acquis toutes les homologations médicales permettant la production à grande échelle et
l’implantation de son cœur Aeson, est actuellement en redressement judiciaire.
                                                   « Ses jours sont donc en danger ! »

Pourtant, CARMAT avait tout pour réussir. Créée en 2008 pour offrir un cœur entièrement artificiel, cette pépite
était enfin parvenue à surmonter toute la complexité de la recherche et de la production de ce bijou de
technologies et qui n’a d’équivalent que dans le domaine spatial.
Sans concurrent direct et disposant d’un marché colossal, le cœur Carmat offre aux patients implantés la
possibilité d’attendre le greffon idoine en toute autonomie. Le cœur de Carmat est même prévu à très court
terme pour devenir un cœur définitif !
Tous les voyants étaient au vert : le projet semblait sur le point d’atteindre enfin la maturité économique.
C’est alors que soudain patatras ! Tout s’écroule... Carmat est touchée !
La direction, coutumière des augmentations de capital, s’oriente vers un appel aux dons ridicule puis la
cessation de paiement. Et CARMAT est mise immédiatement en redressement judiciaire, un appel d’offre est
lancé auquel seul Pierre BASTID répond. Accessoirement, il était membre du conseil d’administration de
CARMAT depuis 10 ans avant d’en devenir le Président en juin 2024.
Si cette reprise avait lieu, elle sortirait CARMAT de la cotation boursière en spoliant :
       - Les petits épargnants représentant 58% des titres de l’entreprise. Ces personnes sont de nombreux
médecins, cardiologues, techniciens, ingénieurs, artisans, commerçants et retraités qui avaient
confiance en cette société et l’ont régulièrement soutenue avec leurs économies.
        - Les institutions françaises et européennes qui l’ont déjà financée à hauteur de 200 M€ d’aides
(publiques, de prêts et de subventions).
Elle permettrait au futur repreneur de s’approprier cette pépite technologique française en supprimant d’un
trait les dettes de l’entreprise et tous les petits actionnaires historiques qui ont porté ce projet ab initio. La
récupération des brevets représente à elle seule une manne extraordinaire !
Ce drame franco-français se passe dans l’indifférence générale. Survenu en pleine période estivale, il est en
outre occulté par les turbulences de la politique intérieure. Les ministres, députés et très hauts fonctionnaires «
démissionnaires » ne sont pas enclins à se pencher sur ce dossier. Et pourtant, il s’agit bien d’un cas concret qui
pourrait être étudié dans des écoles de commerce. Tout y est : le manque de culture entrepreneuriale, la crainte
de l’investissement dans les start-up, le maintien « à domicile » des technologies de pointe, l’investissement
populaire, l’interface entre l’opérationnel, le commercial et le monde de la finance. Tout, sans oublier bien sûr
les salariés, la responsabilité sociétale de l’entreprise, la célèbre RSE dont tout le monde parle mais dont tout le
monde se fiche.
                                           Alors va-t-on laisser disparaître CARMAT ?
Va-t-on enfin mettre des garde-fous pour éviter que de tels naufrages ne se reproduisent ?
Va-t-on laisser les petits épargnants se faire détrousser dans ce qui s’apparente à un hold-up en toute légalité ?
Et l’ultime question est QUI va être capable d’empêcher ce désastre en tapant du poing sur la table ?
Quel homme ou femme ? Quel parti ? Quel média ou quelle institution ?

                                                                                   Le bureau de l’AAMIDCA
                                                                                       https://www.aamidca.org/

(1) CARMAT : Contraction de CARPENTIER, éminent cardiologue et de MATRA présidée à l’époque par Jean Luc LAGARDÈRE.